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PANORAMA DES RADICALITÉS VIOLENTES

Lundi 18 novembre

de 8h30 à 17h

Ouvert aux professionnels et aux étudiants. Inscription obligatoire

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À propos de l'événement

Radicalisation : Au-delà des clichés, un phénomène en pleine mutation

Dans un monde en constante évolution, la radicalisation violente prend des formes de plus en plus diverses et complexes. Loin des stéréotypes médiatiques, ce phénomène ne se limite plus à une idéologie ou à un groupe spécifique. Aujourd’hui, la menace s’étend bien au-delà du seul extrémisme religieux, englobant un large éventail de mouvances radicales qui défient notre compréhension traditionnelle et nos stratégies de prévention.

Un paysage en transformation rapide

Le CAPRI s’attaque à cette réalité mouvante en organisant une journée d’étude intitulée « Panorama des radicalités violentes ». Cet événement vise à dresser un état des lieux des nouvelles formes de radicalisation qui émergent en France et dans le monde.

Nous assistons à une diversification sans précédent des profils et des idéologies radicales. Des mouvements comme le masculinisme ou certaines franges des extrêmes politiques gagnent en influence, posant de nouveaux défis pour la société et les professionnels de la prévention.

De la polarisation à la violence : un chemin insidieux

L’un des aspects les plus préoccupants de cette évolution est la manière dont le discours politique contemporain peut contribuer à la polarisation de la société. Cette division croissante crée un terreau fertile pour la radicalisation, brouillant la frontière entre opinions extrêmes et passage à l’acte violent. La rhétorique politique actuelle peut, parfois involontairement, légitimer des positions extrêmes. Ce glissement progressif vers la normalisation de certains discours radicaux est un phénomène que nous devons comprendre et contrer.

L’émergence inquiétante des « loups solitaires »

Autre tendance alarmante : la radicalisation ne se limite plus aux communautés identifiables. De plus en plus, on observe des cas d’individus isolés qui se radicalisent, souvent via internet, sans appartenir à un groupe structuré. Ces « loups solitaires » représentent aussi un défi majeur pour la détection précoce et la prévention. Comment anticiper des actes violents commis par des individus qui n’ont aucun lien apparent avec des réseaux extrémistes connus ? C’est l’une des questions cruciales auxquelles nous tenterons de répondre pour adapter les stratégies de prévention.

Repenser la prévention

Face à ces nouveaux enjeux, les approches traditionnelles de lutte contre la radicalisation peuvent montrer des limites. La journée d’étude du CAPRI vise à explorer des pistes innovantes, s’inspirant notamment d’expériences internationales comme celles menées en Finlande ou au Canada. Nous devons être aussi agiles et innovants dans nos réponses que les mouvements radicaux le sont dans leurs stratégies de recrutement. Cela passe par une meilleure compréhension des facteurs psychologiques, sociaux et technologiques qui alimentent ces nouvelles formes de radicalisation.

En réunissant experts, praticiens et étudiants, le CAPRI espère stimuler une réflexion collective sur ces enjeux cruciaux. L’objectif ? Dessiner les contours d’une approche préventive adaptée aux défis du 21e siècle, capable de promouvoir la résilience sociale face à toutes les formes de radicalisation violente.

Cette journée d’étude s’annonce comme une opportunité unique de prendre le pouls d’un phénomène en pleine mutation et d’esquisser des solutions pour une société plus sûre et plus inclusive.

Contenus de la journée

PARTIE 1 : Colloque

de 8h30 à 12h30

Extrémisme violent : panorama international

Chercheuse et formatrice internationale, Virginie André nous propose un voyage éclairant à travers les différentes formes de radicalisation qui émergent dans le monde. Son intervention s’appuiera notamment sur l’exemple finlandais, pays pionnier en matière de prévention, pour démontrer comment l’innovation sociale peut créer des réponses efficaces face aux extrémismes. Une perspective internationale essentielle pour comprendre les enjeux globaux et locaux de la radicalisation.

Masculinisme : aperçu des dernières recherches

Doctorante et conseillère en recherche au CPRMV (Québec), Lucile Dartois lève le voile sur un phénomène en pleine expansion : le masculinisme radical. S’appuyant sur les dernières recherches menées au Canada, elle analysera les mécanismes de cette forme de radicalisation encore peu connue en France et partagera les stratégies de prévention développées outre-Atlantique. Une intervention cruciale pour saisir les nouveaux visages de l’extrémisme contemporain.

Des racines et des ailes : adolescence en quête d'idéal

La radicalisation peut être comprise comme le symptôme d’un désir d’enracinement de ceux qui n’ont plus de racines ou qui se vivent comme tels ». Fethi Benslama introduit l’idée de racines et plus particulièrement le besoin impérieux pour l’adolescent de s’affilier, plus radicalement dans des contextes familiaux dysfonctionnels. Nous traverserons, telle la quête adolescente, les rouages de cette période à haut risque et les ambiances familiales qui favorisent une sympathie pour les extrêmes.

Cybercriminologie : approche méthodologique de recherche-action coopérative

En s’appuyant sur le projet scientifique CyberNeTic, issu du partenariat entre la Gendarmerie et l’Université Bordeaux Montaigne, l’intervention de Marlène Dulaurans, Maître de conférence en Sciences de l’Information et de la Communication, se concentrera sur les approches méthodologiques de recherche-action coopérative. Elle présentera les bénéfices et les limites de la co-construction de telles pratiques de travail, en mettant en lumière les avantages collaboratifs organisationnels, techniques, mais également éthiques.

PARTIE 2 : Ateliers

de 14h à 17h

Alvéoles : un outil innovant d'analyse des situations

Les experts CPRMV présenteront leur outil pédagogique « Alvéoles ». Cette session pratique permettra aux participants de se familiariser avec une méthodologie éprouvée d’analyse des situations de radicalisation. Un atelier indispensable pour les professionnels souhaitant enrichir leur pratique d’outils concrets et efficaces.

Prévenir autrement

Cet atelier unique réunit Virginie André et Onni Sarvela, ancien néo-nazi reconverti dans la lutte contre la radicalisation au sein d’Exit Finland. Ensemble, ils exploreront comment l’expérience des anciens extrémistes peut enrichir nos approches de prévention et d’intervention. Une opportunité rare de comprendre les mécanismes de désengagement et leur utilisation dans la lutte contre l’extrémisme violent.

À propos des intervenants

Pour décrypter la complexité des radicalités violentes contemporaines, le CAPRI réunit des experts internationaux aux profils complémentaires (chercheurs, praticiens et acteurs de terrain). De la Finlande au Québec, en passant par Bordeaux, leurs interventions croisent les approches scientifiques, psychologiques et sociologiques, s’appuyant tant sur la recherche académique que sur l’expérience de terrain pour offrir une vision globale et actualisée du phénomène.

Amandine Vitra

Psychologue clinicienne avec une pratique libérale, elle anime des formations autour du traumatisme psychique, de l’adolescence et du travail à domicile avec la SOFOR (Sud-Ouest Formation Recherche).

Après deux missions pour MSF sur la bande de Gaza en Palestine et à Quetta au Pakistan, Amandine revient travailler en France en tant que chercheur associée au service de consultations transculturelles de l’association MANA. Par la suite, elle intervient au sein d’une MECS (maison d’enfant à caractère social) auprès de jeunes migrants et de jeunes du territoire et de leurs familles.

Amandine rejoint le CAPRI en 2022, elle intervient dans l’accompagnement des familles et des jeunes dans le cadre de la prévention contre la radicalisation.

Virginie André

Virginie André est spécialisée dans la lutte contre l’extrémisme violent et la communication stratégique. Son parcours professionnel reflète un engagement profond dans la prévention de la radicalisation et la réhabilitation des anciens extrémistes.

Après des études en sciences politiques et relations internationales à l’Université Catholique de Louvain, elle obtient un master en études sur l’Asie du Sud-Est à l’Université Nationale de Singapour, puis un doctorat en politique au Centre de Recherche sur le Terrorisme Global de l’Université Monash en Australie.

Sa carrière débute dans diverses institutions belges, notamment au Ministère de la Défense et au Ministère de l’Intérieur. Elle acquiert ensuite une expérience internationale significative en travaillant en Asie du Sud-Est (Singapour, Thaïlande, Laos) et au Pakistan, où elle s’implique dans des projets humanitaires et sécuritaires.

De 2011 à 2022, elle occupe plusieurs postes de chercheuse principale en Australie, se concentrant sur l’étude de la violence, la radicalisation des jeunes et les relations intercommunautaires. Depuis 2019, basée en Finlande, elle travaille comme experte senior et formatrice indépendante en prévention de l’extrémisme violent. Elle collabore notamment avec le Centre International de Contre-Terrorisme (ICCT) à La Haye et participe à des projets majeurs de l’Union Européenne.

Marlène Dulaurans

Marlène Dulaurans est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Bordeaux Montaigne. Son parcours académique est marqué par des études à Sciences Po Bordeaux, suivies d’un doctorat en sciences de l’information et de la communication (2009-2012), puis de travaux post-doctoraux aux universités de Poitiers et de Lorraine.

Son expertise s’est construite à la croisée de plusieurs domaines : l’analyse des discours sur le web social, la lutte contre les discriminations, et la cybersécurité. Durant ses études à Sciences Po, elle s’est particulièrement engagée dans la lutte contre les discriminations raciales, collaborant notamment avec la Gendarmerie Nationale, pour laquelle elle a réalisé un diagnostic interne sur cette thématique.

Aujourd’hui, elle enseigne les écritures numériques au sein du département des métiers du multimédia et de l’Internet à l’université Bordeaux Montaigne. Ses cours se concentrent particulièrement sur la gestion de la réputation en ligne et l’analyse des traces numériques. Elle collabore également avec la cellule Ntech du groupement de Gendarmerie de Gironde sur les questions de cyber-harcèlement.

Ses travaux de recherche portent notamment sur la dimension genrée des cybermenaces, s’intéressant particulièrement aux mécanismes de cyber-violence spécifiques aux femmes, comme le « snooping » en contexte conjugal. Elle œuvre également pour une plus grande féminisation des métiers de la cybersécurité.

Lucile Dartois

Lucile Dartois est doctorante en cotutelle interdisciplinaire à l’Université de Lorraine (psychologie) et à l’Université du Québec à Montréal (sociologie). Ses intérêts de recherche portent sur la notion de radicalité, plus précisément sur la façon dont « les radicalisations » sont envisagées et encadrées au sein des démocraties française et québécoise.

INSCRIPTIONS

Cette journée de formation / sensibilisation est ouverte exclusivement aux professionnels et aux étudiants. L’inscription au colloque (max. 120 personnes) et aux ateliers (max. 20 personnes) est obligatoire.

P.A.F. de 15€ pour les professionnels // gratuit pour les étudiants

Plus d'infos sur les intervenants

Marlène Dulaurans

Maître de conférence

V. André & O. Sarvela

Experts et praticiens

CPRMV

à Montréal

Un grand remerciement à nos partenaires : 

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N’hésitez pas à nous écrire, notre équipe vous recontactera le plus rapidement possible.

Notre adresse : coordo@asso-capri.fr