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Qu’est-ce que la théorie du complot ?

Lors d’un événement violent, ou même dramatique, il n’est pas rare d’entendre des voix s’élever pour dénoncer l’existence d’un improbable complot, plus communément appelé “théorie du complot”. Bien évidemment, les complots existent, il est préférable de parler de “mentalité complotiste” selon le sociologue Pierre-André Taguieff.

Le raisonnement des complotistes reposent sur quatre principes fondamentaux :

  • Rien n’arrive par hasard. Si une personne célèbre meurt dans un accident, cet accident a été provoqué ; si un tremblement de terre a dévasté Haïti en janvier 2010, c’est que les Américains l’ont fait déclencher.
  • Tout ce qui arrive est le résultat de volontés cachées. Pour le philosophe Karl Popper : « selon la théorie de la conspiration, tout ce qui arrive a été voulu par ceux à qui cela profite. » Un des arguments complotistes les plus courants est : « la Révolution Française a émancipé les Juifs, donc les Juifs ont fait ladite Révolution. »
  • Rien n’est tel qu’il paraît être. Des chefs d’État annoncent ce qu’ils ont décidé ? Illusion : ils ont l’air de gouverner, mais les décisions sont prises par d’autres (les banquiers, les francs-maçons…) qui tirent les ficelles de ces marionnettes.
  • Tout est lié, mais de façon occulte. Au début des années 1950, le sénateur Joseph McCarthy a réussi à faire partager à un grand nombre d’Américains son obsession anticommuniste, qui le poussait à voir partout un complot communiste contre le peuple américain.

A ces quatre principes s’ajoute une accumulation d’arguments (amoncellement de petits détails) que les complotistes font afin d’étayer la critique et ainsi accumuler les preuves des complots.

Mais leur démarche pose problème : le complot dénoncé est posé comme un fait certain que la collecte de preuves ne sert qu’à étayer. Les faits qui ne cadrent pas avec la thèse énoncée sont ignorés, ceux qui la contredisent sont niés, les autres sont interprétés dans le sens voulu.